"bulle, assieds toi avant de tomber"
alors c'est ce que j'ai fait, j'ai écouté ma conscience et je me suis assise, j'ai bien fait car 2 minutes après je n'étais plus là.
J'ai d'abord vu le visage de l'amie en question, puis de tout ceux qui m'entoure, puis de tout ceux que j'ai croisé.
J'me suis sentie flotter, avec des images qui défilaient dans ma tête. Me répétant que j'allais crever là comme une conne à côté de mes toilettes. Illustration parfaite de ma vie sans intérêt.
Tu m'diras ça aurait été pratique, il aurait suffit de jeter mes restes au fond du trou et de tirer la chasse.
Adieu Bulle. Adieu
Mais nan tu parle t'as toujours ce réflexe à la con, ce réflexe pourri d'humain pleurnichard qui te fait te mettre à chialer parce que crever bah ouais putain ça fout la trouille
J'ai rouvert les yeux, chui restée là encore au moins 10 minutes à pas pouvoir bouger, comme paralysée, à m'entendre murmurer « qu'est-ce qui m'arrive putain, qu'est-ce qui m'arrive, aidez moi »
quand j'ai réussi à tenir à peu près debout, j'ai débarqué chez mes proprio, comme on s'accroche à une bouée de sauvetage, elle n'a absolument pas compris mon charabia, elle m'a vu là tremblante et morte de trouille, comme un gamine qui se serait perdue .
Comme ces pauvres gosses qu'on fout dans des bateau et qu'on envoi seule a parfois 4 ou 5 ans dans un pays inconnu.
Elle a été cherché son mari; Mossieur est médecin.
Il m'a dit que j'avais l'air épuisée autant nerveusement que physiquement et que si j'continuais comme ça j'allais finir très mal.
Je suis repartie, la ptite ordonnance dans ma main toujours écorchée, honteuse comme jamais de m'être mise à nue devant mes propres propriétaires. Je n'avais rien dit pourtant mais je me suis quand même détestée; me traitant intérieurement des mots les plus rabaissants qui existent.
Puis, Ma Mère est venue à mon secours, ne comprenant rien de l'état de sa fille qui de toute façon était muette et ne se voyait pas comment expliquer ce qui n'allait pas.
Je voulais pas faire du mal à une mère déjà inquiète qui pense juste que je fume trop et mange peu parce que mes cours me stress au plus haut point.
Je voulais pas briser le coeur d'une maman en or qui est envahit de tout les fantômes de cadavres qu'elle a du enterrer dans sa vie et qui ne la laisse jamais en paix.
C'est dur pour elle d'avancer avec un passé si lourd.
Quand j'vois le mien qui est si petit et qui me pèse déjà tellement, je me dis que j'ai vraiment pas fini d'en chier...
De toute façon, j'ai peur des fantômes alors je les laisserai pas m'envahir.
J'ai repris un chemin nouveau, une sorte de virage à 180°
Et comme après une telle poussée de vitesse j'en ai un peu la tête qui tourne...
Je marche oui mais d'un pas rapide qui évite de trop s'attarder, de trop s'attacher.
« Ça ira sûrement mieux demain... »
J'ai ces vieux démons qui me pourchassent, sans relâche.
Ils veulent ma peau, ils veulent entendre mes os craquer et se plier sous le poids de ma, de mes multiples conneries.
Je suis un pantin, j'avance parce qu'il le faut.
Ne pas stagner, car lorsqu'on stagne on pourri.
« Ça ira sûrement mieux demain. »
Toujours ce sourire planté sur mon visage.
Je retrouve les bouilles de ceux qui compte.
Je fais encore un peu plus le tri parmi ces « eux » qui ne sont plus si nombreux.
Après tout je suis partie un an, j'ai déserté.
« On ne parle pas aux déserteurs. »
Parfois ça va, d'autre fois pas du tout.
Je déteste la partie de moi qui ne va pas, j'aimerai enfoncer mes ongles dans ma peau pour extraire de mon corps ce qui est abîmé.
Si je n'arrache pas ces lambeaux de chair abîmée je sens que bientôt je vais pourrir.
« Je vais mieux aujourd'hui, car nous sommes demain et qu' ils ont besoin de croire que mon sourire est vrai. »
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Et puis, ce soleil qui revenait enfin, éloignant un peu les nuages que j'avais dans la tête...
Le regard planté vers l'horizon...J'avançais à tâtons, mais j'avançais tout de même, d'un pas incertain et lourd qui m'enfonçait parfois trop dans le sol...
"Tout finira par s'arranger"
ça me résonnait dans la tête, comme le refrain d'une chanson avortée au coin de mes yeux...
J'avais le coeur quelque peu perdu, ne sachant plus très bien à quel rythme il devait battre...
Je ne parvenais plus à différencier les gens mal attentionnés des petits anges qui frôlaient ma vie de leurs ailes bienveillantes..
Certains étaient partis, ils me manquaient d'ailleurs mais j'avais trop peur de leur dire et d'essuyer un rejet de plus...
Alors je ne disais plus rien, je me contentais de sourire quand il le fallait...
Un sourire de circonstance vaut toujours mieux qu'une absence de sourire...
J'avais souvent froid, malgré la venue soudaine des beaux jours...
J'aurai voulu que quelqu'un me prenne dans ses bras pour ne plus me lâcher...
Je regardais les enfants rire dans le parc pas loin de chez moi et alors ça me redonnait confiance...
J'étais aussi décousue que ce texte, m'agitant dans tous les sens pour masquer le fait que je ne savais finalement pas où aller...
Des gens disparaissaient, ne laissant que les souvenirs que j'avais partagé avec eux...
Des gens que je ne retrouverai pas, perdu là haut dans le Ciel, j'en avais enfin pris conscience...
Mais d'autres étaient toujours là de près comme de loin et c'était finalement ça l'essentiel...
"Tout finira par s'arranger"